La tourbière de la verrerie
Site naturel incontournable des Monts d’Ardèche, la tourbière de la verrerie de Burzet est un endroit riche en biodiversité à préserver et à découvrir absolument !
Site industriel lié à la forêt de Bauzon dans le passé, sa verrerie permettait de créer du verre (d’où son nom). Grâce à l’abondance de combustibles naturels comme le bois de hêtre, son écosystème permettait le séchage du bois et la calcination des végétaux pour constituer la potasse. La tourbière de la verrerie est aujourd’hui un lieu protégé Natura 2000 et un espace naturel sensible géré par le Conservatoire d’espaces naturels (CEN) Rhône-Alpes. De plus depuis juin 2023, un point de rendez-vous sur le parcours artistique du Partage des eaux. Intrigués ? On vous en dit plus !
Qu’est-ce qu’une tourbière ?
Une véritable pépite naturelle
Une tourbière est un milieu naturel humide saturé en eau et riche en végétation, que l’on appelle la tourbe, et qui stocke énormément de carbone. Elles sont extrêmement localisées en Ardèche et sont de véritables berceaux de biodiversité qui abritent des espèces endémiques que l’on ne rencontre dans aucun autre type de milieu.
Le saviez-vous ? Les tourbières couvriraient aujourd’hui de 3 à 5% des zones émergées de notre planète. Pour bien protéger la tourbière de la verrerie, on vous invite donc à faire la balade sur le chemin qui la borde, en l’observant sans vous y introduire afin de la conserver.
Elles sont étudiées comme base de mesures de plusieurs phénomènes : l’humidité, la pluviométrie, la piézométrie (étude de la profondeur des nappes phréatiques), le vent, les changements de température afin d’évaluer scientifiquement l’impact des changements climatiques sur les milieux naturels sensibles.
Un berceau de biodiversité
©Nicolas DUPIEUX
Au détour de la tourbière se retrouvent à profusion plusieurs espèces végétales et animales qui s’épanouissent particulièrement dans les lieux humides : Drosera, grenouilles, plantes carnivores, grassettes, sphaignes (petites mousses), cordulies (libellules) et bien d’autres… On vous présente ici quelques uns de ces biotrésors du Géoparc des Monts d’Ardèche.
Droseras
Les droséras ou rossolis sont des plantes insectivores de la famille des Droséracées qui utilisent leur glue naturelle (appelée mucilage) pour attraper les petits insectes volants. Méfiez-vous de leur apparence tout en douceur car elles sont de redoutable prédatrices pour les petits volants.
Les mousses
Dicranes en balai, polytrics genévrier ou encore sphaignes tapissent le sol de la tourbière. Elles se forment dans des milieux humides suite à l’accumulation d’eau abondamment présente et forme la base du sol des tourbières (après plusieurs milliers d’années pour certaines espèces).
Les grenouilles
Ce n’est un secret pour personne, qui dit étang, mare, marais, résurgence d’eau dit grenouilles ! Elles s’épanouissent à merveille dans les points d’eau de la tourbière et sont aussi présentes car de nombreux insectes dont elles se nourrissent y résident.
Plantes & fleurs
Calthas des marais, violette des marais, linaires, grassettes, valérianes dioïques, trèfles d’eau ou encore populages des marais; elles sont nombreuses à fleurir dans la tourbière et révèlent un véritable camaïeu de couleurs qui contraste pour notre plus grand bonheur ses paysages.
Alors, comment on y va ?
En voiture
Depuis la D536, prenez la direction de Burzet puis suivez la direction du lieu-dit « Pré du bois » pendant une vingtaine de minutes, vous pourrez ensuite à un espace de stationnement. À partir de là , suivez l’indication de randonnée pédestre “Tourbière de la verrerie” 8km / 100m de dénivelé.
Petit plus : vous traverserez le village de Burzet, reconnu station verte pour sa qualité de vie, la pureté de son air et des ses eaux. Ne manquez pas, l’ancienne partie médiévale du village avec des anciennes échoppes, sa calade et sa balade du calvaire (27 stations).
Coup de cÅ“ur : Pour les amoureux de panorama, on vous conseille de monter jusqu’à sa tour de l’horloge : haut lieu historique et haut-lieu de sports de cordes (parcours escalade en accès libre).
À pied
Envie de partir en balade à pied ? Depuis le panneau d’accueil de la tourbière de la verrerie, vous pourrez partir pour un circuit complet de découverte de la tourbière sur 9,8km (2h30 de marche). Cette randonnée sera l’occasion de découvrir plusieurs espèces végétales et animales endémiques de la tourbière. Vous pouvez aussi faire la balade en aller-retour jusqu’à l’Å“uvre Ouroboros en 30/40 minutes.
Cette randonnée pas comme les autres sera aussi l’occasion pour les curieux de découvrir l’Å“uvre Ouroboros d’Henrique Oliveira inspirée du cadre naturel environnant sculpté avec des matériaux naturels recyclés en provenance de la tourbière elle-même.
Une nouvelle Å“uvre artistique pour le partage des eaux
©PNRMA ©Benjamin ABOU
“Ouroboros” de Henrique Oliveira
Le partage des eaux est un itinéraire en Ardèche qui représente la ligne invisible à l’œil nu partageant les eaux du département en 2 entre Méditerranée et Atlantique. Elle dispose déjà le long de son parcours de plusieurs œuvres artistiques, notamment le long de son itinéraire de randonnée GR7.
Le saviez-vous ? L’Ouroboros est un symbole que l’on retrouve dans plusieurs cultures et de 2 mots de grec ancien signifiant “qui se mort la queue”. Habituellement représenté par un serpent ou un dragon, il représente un retour sur soi, un cycle perpétuel où début et fin se rejoignent dans un cercle infini.
L’œuvre est constituée de neufs éléments créés en atelier à Londres. Il a ensuite fallu rassembler les éléments pour les apposer sur des rochers (mis en place sur une portion du terrain précédemment terrassé)
Afin de faire la symbiose des différentes pièces, les jonctions ont été dissimulées avec de la pâte à papier recouverte de tapumes (prononcées « tapoumesses »), des panneaux de bois recyclés sous forme de palissades de contreplaqués (technique utilisée au Brésil).
Ces panneaux normalement destinés à être jetés, ont été récupérés, trempés pour traiter les « écorces » avant que la structure soit complétée avec des branches récoltées dans la forêt environnante pour créer les piliers de soutènement et les boucles aériennes de l’Ouroboros.