Droit à l’image et crédits photos :

ce que vous devez (vraiment) savoir

Vous avez trouvé une magnifique photo d’un village ardéchois sur Google Images. Tentant, n’est-ce pas ? Un clic droit, « enregistrer sous », et hop, l’illustration parfaite pour votre site, votre affiche ou vos réseaux sociaux… Sauf que… non !

Dans cet article on vous décrypte les différences entre droit d’images et crédits photos ainsi que les bonnes pratiques à adopter pour une communication respectueuse et efficace.

Google n’est pas une photothèque gratuite

Petit rappel utile : Google n’héberge pas les images, il les référence. C’est une vitrine, pas une réserve illimitée en libre-service. Derrière chaque cliché, il y a un auteur, un professionnel, un amateur passionné… mais toujours un propriétaire.

Utiliser une photo trouvée sur Google sans autorisation, c’est comme emprunter la voiture de son voisin pour aller au marché sans lui demander. Ça roule peut-être, mais c’est totalement illégal.

Via ferrata accompagnée au Pont du diable dans le village de caractère de Thueyts. Unique et première via ferrata de l'Ardèche, pour tous les amateurs de sports de cordes, escalade et de panoramas au-dessus de la rivière ardèche ! Activité sportive idéale pour découvrir le village et sa vallée dans le parc naturel régional des Monts d'Ardèche

La photothèque de l’Office de Tourisme n’est pas gratuite non plus !

Ah, la fameuse « photothèque » ! Notre mine d’or visuelle construite patiemment au fil des saisons, des marchés d’été, des randonnées à l’aube et des visites de villages…

Derrière chaque cliché, il y a notre équipe sur le terrain qui se mobilise, des photographes qui connaissent le territoire et qui mettent leur compétence au service d’une seule mission : sublimer l’image de notre destination.

👉 Utiliser une photo issue de la photothèque n’est donc pas un « dû », mais un prêt sous conditions :

🔹Toute demande d’utilisation doit être faite auprès de l’Office de Tourisme (qu’il s’agisse d’un support commercial ou non).

🔹Si l’Office de Tourisme m’autorise à utiliser les photos, le cadre de l’utilisation (gratuit ou payant, réseaux sociaux, site web, affiches, flyers…) ainsi que la période d’utilisation sera définie via convention avec entre autre, les mentions de crédits obligatoires.

🔹La diffusion et la modification des photos doivent respecter le cadre fixé : on ne détourne pas, on ne recadre pas à l’excès, on n’utilise pas le cliché comme base de génération d’autres images dans les outils d’IA sans l’autorisation de son auteur, bref on ne modifie pas l’esprit du cliché original !

En clair : la photothèque est un outil collectif pour valoriser le territoire mais elle n’est pas à tout le monde ! On la respecte comme on respecte le travail des professionnels qui l’ont construite.

Droit d’image et droit d’auteur : deux choses différentes

C’est bien connu, on désire d’abord avec les yeux ! En effet, la photographie est un élément crucial pour faire bonne impression en ligne et refléter le charme de votre établissement. Voir en images une activité, c’est aussi avoir envie de la tester, s’y projeter ! Par exemple : une randonnée en plein air, un bon plat au restaurant ou encore un atelier de poterie.

Descente au pont du diable pendant une balade géologique, le long de la coulée basaltique de la chaussée des géants; au départ du village de caractère de thueyts en ardèche

Le droit d’auteur

  • Le droit d’auteur protège le photographe. Son cliché est une œuvre et il peut décider qui a le droit de l’utiliser, comment et à quelles conditions. C’est pourquoi des conventions d’utilisation peuvent être passées entre un photographe et un professionnel du tourisme souhaitant utiliser ses photos, souvent contre paiement de ce droit.

Vue au sommet du volcan du Souilhol à Neyrac-les-Bains/Meyras en Ardèche - randonnées et pass'explorateur des jeunes volcans d'Ardèche - volcanisme en Ardèche

Le droit à l’image

  • Le droit à l’image concerne les personnes (ou parfois les biens privés) qui apparaissent sur la photo. Personne ne peut voir son visage exposé sur une affiche, un site ou une brochure sans avoir donné son accord (ou accord des parents pour les mineurs), sauf exceptions spécifiques.

Le fameux « critère de foule »

Il existe une tolérance lorsqu’une personne apparaît dans un lieu public dans le cadre d’une photo de foule (marché, concert, événement, fête de village…).

👉 Tant que l’individu n’est pas isolé ni mis en avant, son accord n’est pas nécessaire, par ex. une photo du marché, prise en plan large avec 10 personnes qu’on ne distingue pas individuellement.

👉 En revanche, si votre photo du marché montre clairement « la mamie au chapeau rouge qui mange sa glace » en plan serré, là, c’est une autre histoire : il faut son autorisation.

Donc la règle est simple : dès qu’on peut identifier une personne en particulier, mieux vaut demander son accord.

⚖ En pratique, les tribunaux considèrent parfois qu’à partir d’une dizaine de personnes dans un plan large (concert, place, manif, marché…), on peut parler d’exception de foule. Mais attention : c’est le cadrage et la lisibilité des visages qui comptent, pas le nombre brut.

Il existe une tolérance lorsqu’une personne apparaît dans un lieu public dans le cadre d’une photo de foule (marché, concert, événement, fête de village…).

👉 Tant que l’individu n’est pas isolé ni mis en avant, son accord n’est pas nécessaire, par ex. une photo du marché, prise en plan large avec 10 personnes qu’on ne distingue pas individuellement.

👉 En revanche, si votre photo du marché montre clairement « la mamie au chapeau rouge qui mange sa glace » en plan serré, là, c’est une autre histoire : il faut son autorisation.

Donc la règle est simple : dès qu’on peut identifier une personne en particulier, mieux vaut demander son accord.

Les crédits photos :

un petit geste, un grand respect

Indiquer le crédit photo, ce n’est pas une option. C’est une obligation légale. Mais au-delà de l’aspect juridique, c’est aussi :

🔹Une marque de respect envers celui qui a su capturer l’instant parfait.

🔹Un gage de sérieux : un Office de Tourisme, un hébergeur, un restaurant, une association ou un organisateur d’événements qui crédite ses images montre qu’il respecte les règles du jeu et le travail de chacun.

🔹Un cercle vertueux : plus on crédite, plus les photographes sont visibles, plus ils partagent et collaborent… et plus vous avez accès à des visuels de qualité !

Fourchette de condamnations : de 500 € à 5 000 € par photo (parfois plus si usage commercial massif).

🔹Cas pratique 1 : un hôtel utilise une photo trouvée sur Google sans autorisation → 2 000 € de dommages et intérêts + frais de justice (jugement du TGI de Paris, 2017).

🔹Cas pratique 2 : Une agence de communication avait utilisé des photos de presse sans indiquer les crédits. Condamnée à 800 € par photo + publication du jugement (CA Paris, 2015).

Au-delà des amendes et des potentiels recours juridiques, une personne est en droit de demander le retrait de son image, sans limite de temps – si aucune autorisation ni convention d’utilisation n’a été passée. L’action en justice pour obtenir une indemnisation, elle, est limitée dans le temps (3 à 6 ans selon les supports).

Moralité : une photo qui parait “gratuite” peut vite devenir la plus chère de votre communication !

Comment bien faire les choses ?

Utilisez des banques d’images libres de droits (attention : « libre de droits » ne veut pas dire « gratuit », mais « licence déjà négociée » sous certaines conditions comme sur le site Pixabay ou Pexels par exemple. On vous conseille de bien filtrer sur « licence gratuite » ou consulter les conditions de licence pour les conditions de diffusion de votre photo.

Faites appel à des photographes locaux : vous soutenez l’économie, vous gagnez des clichés authentiques et vous êtes sûr d’avoir les autorisations nécessaires.

Dans le cadre de nos offres de partenariat local, nous proposons ce service dans nos packs partenaires contactez-nous pour en savoir plus

Créez vos propres photos : un smartphone récent peut déjà faire des merveilles ! C’est le meilleur moyen de rester maître de vos visuels, vous êtes à la fois auteur et utilisateur de l’image, donc vous maîtrisez vos droits.

Astuce : si vous organisez des prises de vue professionnelles, pensez à anticiper les autorisations des personnes photographiées (un simple formulaire signé suffit).

Pour n’importe quelle photo ou média (vidéos, articles…) Vérifiez toujours les droits associés avant de publier. Oui, c’est parfois fastidieux, mais ça vous évite bien des tracas.

Votre office s’engage à vous conseiller

Dans le cadre de nos offres de partenariat local, nous proposons des services de pack photos et vidéo à tarif préférentiel pour les professionnels du tourisme sur la Communauté de communes Ardèche des Sources et Volcans.

Également, notre Office est en lien direct avec l’Agence de développement touristique de l’Ardèche (ADT) qui propose une photothèque départementale à la demande

En conclusion

Une belle photo attire l’œil mais une photo mal utilisée peut coûter cher ! Dans le tourisme, l’image est un trésor : elle fait rêver, elle donne envie de partir. Alors traitons là avec soin, créditons-la avec respect, et souvenons-nous qu’au-delà du pixel, il y a toujours une personne qui a su capter la lumière, l’émotion, le moment.