Château et Jardins du Pin : joyaux vivants au cœur des Cévennes ardéchoises

À Fabras, en Ardèche, se niche un lieu où l’Histoire, la nature et la création contemporaine dialoguent en permanence : le Château et les Jardins du Pin. Labellisé « Jardin Remarquable » par le Ministère de la Culture et « Valeurs Parc naturel régional des Monts d’Ardèche » et font également partie du Comité des Parcs et Jardins de France. Ce site exceptionnel conjugue patrimoine architectural, art vivant et passion végétale.
Une maison forte Renaissance habitée et créative
Ici, on ne visite pas un musée figé, mais une demeure habitée. Les salles voûtées, plafonds à la française et cheminées monumentales témoignent de siècles d’histoire, depuis la première construction au XIIᵉ siècle jusqu’à l’agrandissement Renaissance de 1591. Le visiteur déambule à travers des espaces où chaque pierre porte la trace de ses occupants successifs : seigneurs, paysans… et depuis le milieu du XXᵉ siècle, artistes.
Le château conserve des éléments remarquables : portes à « fronton brisé » ou en accolade ornée de blasons, escalier à vis, voûtes en croisée d’ogive et mobilier ancien. Une partie est dédiée à l’œuvre de Colette Bonzo (1917-1967), peintre expressionniste, dont l’atelier garde l’empreinte de sa présence.



Les jardins : une œuvre d’art vivante
Créés et façonnés depuis 2001 par Martine Diersé, plasticienne, sculptrice et céramiste, les jardins du Pin s’étendent sur plus d’un hectare autour de la bâtisse. Chaque espace raconte une histoire et se vit comme une promenade poétique :
– Jardin des pentes, jardin des glycines, jardin des sept terrasses… plus de 200 rosiers, 125 variétés de rosiers anciens et botaniques, choisies pour leurs feuillages, leurs fruits ou leurs floraisons.
– Sculptures monumentales en voile de béton, grès émaillé et fer, fleurs en céramique, nasses métalliques accueillant les grimpants.
– Un bassin-lavoir réhabilité et une source protégée, symbole de la renaissance du lieu.
L’atmosphère alterne entre sauvagerie maîtrisée et douceur méditative, fidèle à l’esprit des terrasses de la Cévenne ardéchoise. Chaque saison y offre un tableau différent, mais le printemps, avec ses roses et glycines en fleur, en révèle toute la magie.

Un carrefour artistique
Le château est un lieu de résidence et d’échanges artistiques. Chaque été, Les Estivales du Château du Pin rassemblent créateurs et interprètes : théâtre, musique, arts plastiques, vidéo… L’accent est mis sur la création originale, souvent conçue in situ. Plasticiens, photographes ou écrivains y trouvent un espace propice à l’inspiration.
Les Éditions du Pin, basées dans la librairie du château, publient des livres d’art, d’artistes, de la littérature et des essais, parfois en lien avec les expositions. Toujours des coups de cœur…exigeants avec des textes et visuels de qualité.

Stages et ateliers
Le Château du Pin n’est pas seulement un lieu de contemplation : il se vit aussi comme un espace d’apprentissage. L’association Colette Bonzo y organise des :
– Ateliers typographiques (composition au plomb mobile sur presse à pédale)
– Ateliers de gravure bois et lino
– Stages créatifs ponctuels
Ces expériences immersives permettent d’entrer dans les coulisses du travail artisanal et artistique.





Une histoire mouvementée
Propriété des Chanaleilles jusqu’au XVIIIᵉ siècle, le château passa ensuite aux Gardon de Boulogne, puis à l’abbé Labro, curé et consul de Fabras, assassiné en 1802. Transformé en ferme au XIXᵉ siècle, le domaine fut sauvé en 1957 par Colette (Bonzo) et son mari Élie Bontzolakis, qui en firent un lieu d’art et de rencontres.
Informations pratiques
Ouverture : 30 mai au 3 Novembre
Du mercredi au dimanche inclus sur rendez-vous
Site web : chateau-du-pin.org
Téléphone : 07 74 87 88 53
Pourquoi y aller ?
Parce que le Château du Pin n’est pas un simple monument historique. C’est un lieu où le passé dialogue avec le présent, où les roses anciennes rencontrent la céramique contemporaine, où la pierre s’ouvre à la poésie et où chaque visiteur, qu’il soit amateur d’histoire, passionné de jardins ou curieux d’art, repart avec l’impression d’avoir découvert un secret.




